« du feu à l’Objet »
du 30 avril au 6 novembre 2022
L’exposition «du feu à l’Objet» propose une immersion dans les collections céramiques du musée,
de la période gallo-romaine jusqu’à nos jours, d’un des arts majeurs du feu. Dialogue autour
de la collection rassemblée par Alfred Douët, avec des typologies d’objets issus d’époques
et de contextes variés, qui témoignent de l’invention et de la créativité de l’humanité à partir
de terre, d’eau et figée par la force du feu.
La céramique – de Keramos signifiant « fait d’argile » en grec – est l’une des plus anciennes
manifestations culturelles de l’humanité, utilisée dès le néolithique pour la construction et la
confection d’idoles, de contenants culinaires et funéraires.
Le célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009) dit de cette pratique:
« La poterie est avec le tissage un des deux arts majeurs de la civilisation…tout art impose une
forme à une matière. Mais parmi les arts de la civilisation, la poterie est probablement celui où
le passage s’accomplit de la façon la plus directe, avec le moins d’étapes intermédiaires entre
la matière première et le produit, sorti déjà formé des mains de l’artisan avant d’être soumis
à la cuisson ».
La céramique exerce une fascination par le façonnage des objets et dans les modalités de la
cuisson. Le feu est à la fois une donnée technique et magique tant il est délicat à manipuler, et
dont découlent des propriétés et des fonctions précises. Le feu renvoie aussi aux croyances les
plus anciennes et à sa maîtrise, qui a joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’humanité. À
chaque terre correspond un type de cuisson associé à des modalités décoratives, esthétiques
et fonctionnelles particulières. Il n’existe pas un art de la terre cuite mais des arts de sa mise en
oeuvre, dont chaque ère de production, en fonction des spécificités de l’argile et des techniques
développées par les artisans, est détentrice.
L’exposition «Du feu à l’objet» présente des céramiques réalisées dans des contextes variés
et des finalités diverses. Transhistorique, cette exposition porte sur la céramique dans ses
rapports intrinsèques à l’art dans ses dimensions décoratives, esthétiques et plus largement à
l’humain. La céramique peut être à la fois fonctionnelle, sculpturale et un support.